Les hippos nagent en eaux troubles

08/06/16

La Born Free Fondation, une ONG britannique très impliquée dans le bien être des animaux, nous informe et s’alarme de la décision de la Zambie d’abattre 400 hippopotames chaque année durant 5 ans.  

C’est l’occasion pour moi de parler de cet animal extraordinaire, l’hippopotame que j’aime particulièrement. Il est malgré son air placide, l’animal le plus dangereux d’Afrique, et le troisième mammifère terrestre le plus lourd après l’éléphant et le rhinocéros.

Il existe deux espèces d’ hippopotames (Hippopotamidae) en Afrique, l’hippopotame dit commun ou amphibie, le plus connu, (environ 150.000 individus) vivants en Afrique de l’Ouest (5000) en Afrique de l’est (65.000) et au sud de l’Afrique (pour 80.000), et l’hippopotame nain ne vivant qu’au Liberia, en Côte d’Ivoire, en Guinée et en Sierra Leone (moins de 3000 individus).

L’hippopotame commun dont je vais parler dans cet article, est classé comme vulnérable par l’UICN. Sa population a considérablement baissé durant les 30 dernières années, en raison du braconnage et de la perte de son habitat. Sa plus grande population, dans le lac Edouard, entre l’ouganda et le RDC qui compait encore 29000 individus dans les années 70 à été décimée de 95%.

Aujourd’hui, l’hippopotame commun est plutôt correctement protégé, exception faite de l’Afrique de l’ouest et centrale oùsa population continue de baisser. Sa plus grande population se trouve en Zambie seul pays ou celle-ci augmente avec environ 40.000 individus soit près d’un quart de la population mondiale. C’est justement dans ce pays, pourtant célèbre pour sa bonne gestion de la faune que le gouvernement a décidé d’éliminer 2000 hippos durant les 5 prochaines années dans la vallée de Luangwa contenant à elle seule plus de 20.000 individus.

Cette vallée est couverte par plusieurs parcs et réserves magnifiques : La réserve de Chikwa, le parc national de North Luangwa, de Lusangazi et la plus exceptionnelle de toute: la réserve de South Luangwa. Cette dernière fait partie des 10 plus beaux parcs nationaux d’Afrique selon moi.

Mais pourquoi donc le ministère Zambien des parcs nationaux et de la Faune (DNPW) a t’il décidé cet abattage massif ? Selon son rapport, cet abattage serait un outil de gestion de la population d’hippopotames, trop nombreux. Cette réduction d’effectif permettrait de prévenir la propagation de la maladie du charbon, mieux connu sous le nom d’anthrax chez cet animal très sensible à cette épidémie. En effet cette maladie meurtrière touche les hippopotames causant par exemple la mort de 300 hippos en 2004 en Ouganda ou la perte régulière de troupeaux entier en Namibie, en Afrique du Sud ou en Zambie.

Le co-fondateur de la fondation Born Free, Will Travers, s’insurge : pourquoi abattre des hippopotames alors que la population est en chute depuis 30 ans ?  pourquoi avoir ouvert cet abattage aux sociétés de chasse sportive ?, Y a t’il surpopulation d’hippopotames dans la vallée de Luangwa ? l’abattage est t’il réellement un moyen de lutter contre la propagation de l’anthrax ? Ou ira l’argent de l’abattage ? l’anthrax n’est t’elle pas aussi un outil de sélection naturelle ?

En attendant des réponses, l’abattage a débuté, laissant les hippopotames nager en eaux troubles, face à leur destin, la maladie ou une balle de fusil… pas sûr que cette décision fasse du bien au tourisme si important pour l’économie zambienne.

ACTUALISATION le 14/06/16 : la Zambie a suspendu l’abattage : source ICI

Source principale : Born Free fondation : ICI

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