Le 29/02/16
En Guinée, des chimpanzés d’Afrique de l’Ouest ont été observés en train d’avoir des comportements inédits qui ressemblent à des rituels religieux.
Des chercheurs de l’Institut Max Planck, ont mis en évidence que certains groupes de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia et Cote d’Ivoire) avaient des comportements particuliers qui pourraient relever du sacré. Ils jettent régulièrement des pierres au pied ou au creux de certains arbres. Cette façon de procéder conduit à l’accumulation de rochers visibles sur certains sites.
Si l’utilisation d’outils par les chimpanzés est connue depuis les années 60 grâce aux études de Jane Goodall, c’est la première fois que l’on met en évidence des comportements ne semblant pas servir à se nourrir ou à convaincre un potentiel partenaire.
Chez les premiers humains, les accumulations de pierres ont souvent été utilisées pour signaler de la nourriture, un chemin à prendre ou un lieu à la signification symbolique. Le comportement des singes pourrait avoir la même intention.
Déjà en 2006 des études avaient mis en évidence des traditions dans certains groupes de singes, comme la « danse de la pluie », ou des comportements particuliers face aux feux de brousse par des chimpanzés du Sénégal ici ou encore la création « d’instrument de musique » par des orangs-outans ici (Bornéo).
Et le nombre d’observations de comportements uniques ne cesse d’augmenter, des chimpanzés utilisant des lances pour chasser , faisant la guerre , ou jouant avec des jouets .
Bien évidement, il est beaucoup trop tôt pour conclure que ce comportement est proto-religieux, et d’autres études seront nécessaires. Les accumulations de pierres peuvent avoir d’autres significations plus primaires. Ce comportement par exemple, pourrait avoir un rôle hiérarchique ; le bruit important que provoque une pierre qui frappe un arbre creux pourrait prouver la puissance de tel ou tel individu du groupe, ou plus simplement encore déterminer le territoire d’un groupe.
Mais pour mieux comprendre nos plus proches parents, ils faut qu’il’s n’aient pas tous disparu. En Côte d’Ivoire, la population de chimpanzés a diminué de plus de 90% en moins de 20 ans. Le constat est accablant dans tous les pays de l’ouest africain avec des diminutions allant de 50% à 90%. Les raisons sont multiples : la destruction des forets, le braconnage, les maladies infectieuses… Les chimpanzés sauvages pourraient avoir disparu des forets dans moins de 30 ans.
Pour mieux connaitre les chimpanzés et les espionner : ici
Pour les étudier et les aider Institut Jan Goodall : ICI
Pour les protéger La Wild Chimpanzee Fondation : ICI
Source principale : Scientific American : ICI et The Conversation : ICI photo par Mark Linfield/Walt Disney Pictures / étude de Laura Kehoe
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