11/08/2016
Je ne suis pas un passionné d’oiseaux, j’ai donc dû me documenter pour écrire cet article.
Le volatile dont il sera question est dans l’actualité de la faune Africaine depuis plusieurs mois et il était temps que je me penche sur son triste cas.
Cet oiseau, c’est le perroquet gris du Gabon (psittacus erithacus) qui connaît depuis 3 décennies une baisse spectaculaire de sa population. Il est, en effet, la troisième espèce d’oiseaux sauvages la plus commercialisée au monde, et sa population est en déclin dans au moins 14 des 18 pays de son aire de répartition. Les conservateurs, ONG et organismes de la protection de la faune après de nombreux rapports alarmistes commencent enfin à prendre des mesures.
Déjà en janvier de cette année, l’ONG Birlife International et la Fondation Loro Parque s’alarmait de la disparition quasi complète de la population de perroquets gris (Psittacus erithacus de timneh) au Ghana. En 25 ans la population gabonaise de perroquets gris a diminué de 90 à 99%.L’ONG Birdlife International c’est engagé à prendre des mesures immédiates.(ICI)
En juin, c’est en République Démocratique du Congo (RDC) qu’une action a été entreprise. l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) réintroduisait mille perroquets gris dans la réserve de Bombo Lumene sur le plateau de Bateke après les avoir récupéré lors d’opérations anti-braconnage. (ICI)
Enfin, l’on parlera du perroquet gris lors de la 17ème session de la Conférence des Parties (COP17 CITES) qui se tiendra à Johannesburg (Afrique du Sud) du 24 septembre au 5 octobre 2016 durant laquelle sera voté un amendement pour transférer le volatile de l’annexe II à l’annexe I. ( la plus protectrice pour l’espèce, interdisant tout commerce de spécimens). (ICI)
Quelques informations sur ce magnifique volatile : Le perroquet gris du Congo, dit le perroquet « Jaco » est membre de la famille des psittacidés. Il est répertorié deux sous-espèces: le gris du Congo (Psittacus erithacus erithacus) vivant en Afrique centrale et le gris du Timneh vivant en Afrique occidentale (Psittacus erithacus de timneh). Il pèse en moyenne 450g et mesure près de 40 cm. Il possède un joli plumage grisâtre, une queue rouge vif et des yeux entourés de blanc. Il vit en colonie très bruyante dans les forêts de basse altitude où il est principalement actif à l’aube et au crépuscule.
Les gris du Gabon peuvent vivre jusqu’à 15 ans, toutefois leur taux de reproduction est faible. Les femelles pondent en général 3 à 5 œufs par an dans les cavités de grands arbres, mais le succès de leur reproduction annuelle n’est que de 1 à 2 oisillons.
Ce sont des oiseaux très intelligents qui ont une extraordinaire capacité à imiter et apprendre des sons. Cela en fait des volatiles de compagnie très prisés aux États-Unis, en Europe et au Moyen-Orient. Ce grand bavard a ainsi vu sa population considérablement diminuer à l’état sauvage durant les 25 dernières années et son commerce légal et illicite exploser. Son aire de répartition étant immense, sa population totale est inconnue, mais on estime qu’elle a baissé de 50 à 90%.
Son déclin est donc en grande partie imputable au commerce d’animal de compagnie. Pourtant ce commerce est réglementé. Mais les pays de son aire de répartition dépassent largement les quotas (RDC, RCA, Cameroun…), le marché local et le marché noir faisant le reste. Les oiseaux sont chassés avec des collets de nylon ou des filets de pêche posés au sol près des points d’eaux et attrapés par dizaines d’un coup. Ils sont ensuite enfermés dans des cages ou des caisses pour le transport dans lesquelles la mortalité est très forte.
D’après les données relatives au commerce légal, plus de 1,3 million de gris d’Afrique auraient été exportés entre 1975 et 2013. Toutefois, en raison de conditions de transport déplorables, le taux de mortalité des perroquets se situant entre 40 et 60 % en moyenne, l’estimation réelle est alors de l’ordre de 2,1 à 3,2 millions de gris d’Afrique capturés au cours de cette période. Une étude estime que les exportations effectuées entre 1994 et 2003 représentaient une exploitation annuelle pouvant atteindre 21% de la population sauvage.
Pour observer un perroquet gris du Gabon, j’ai, hélas, bien peu d’adresses à vous proposer : Le parc national de Loango au Gabon et Dzanga Sangha en RCA me semble les meilleurs adresses. J’y ajouterai Sao Tomé et Principes ou l’espèce a été introduite.
Sinon il reste les animaleries de quartier ou ce pauvre perroquet bien trop bavard est hélas fréquemment présent…
S’informer et faire un don pour protéger le perroquet gris du Gabon :
J’en ai vu quelques uns en Ouganda mais de très loin…
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