Une naissance symbole de la conservation du XXIème siècle

12/06/2016

L’information pourrait paraître anodine, un bébé rhinocéros noir, nommé Mobo, est né dans le parc national de Mkomazi en Tanzanie le 6 juin 2016. Mais son histoire, celle de ses parents, du parc ou ils vivent et des hommes qui ont œuvré à cette belle histoire sont symboliques de la conservation de la faune sauvage du XXIème siècle.

Pour commencer cette histoire, je dois vous parler de sa mère.

Grumeti, c’est son nom, est une femelle rhinocéros noir de la sous-espèce la plus rare, celle vivant au Kenya et en Tanzanie (Diceros bicornis michaeli). De cette sous-espèce, il ne reste que 800 individus à l’état sauvage. Grumeti, elle, ne connait pas la savane, elle est née en captivité et vivait depuis paisiblement dans le zoo de Port Lympne dans le comté du Kent en Angleterre.

En 2012, la fondation Aspinall du nom de John Aspinall, célèbre milliardaire britannique et père de Damian Aspinall propriétaire du zoo de Port Lympne, décide de la faire retourner, avec 2 autres rhinocéros, dans son aire de répartition originelle en Tanzanie. Lors de son départ, le prince William duc de Cambridge est venu la saluer et lui a gentiment donné des carottes….Le vol en 757 est quant à lui payé par la fondation DiCaprio, la classe.

Elle rejoint le parc national de Mkomazi au nord du pays, à la frontière du Kenya. Grumeti y retrouve des congénères, entre autre le futur père, Jamie, un rhinocéros mâle ayant connu une aventure similaire en 2009, mais lui provient du zoo de Dvur Kralove en république Tchèque. Il a fallu attendre 4 ans pour que Grumeti donne naissance à son premier bébé, Mobo, objet de cet article.

Mkomazi, le parc qui les accueillent, est le plus récent parc national de Tanzanie (2006). C’était auparavant une réserve de chasse. Le parc est l’extension tanzanienne du parc national de Tsavo coté Kenya. Ensemble, ils forment l’un des écosystèmes de savane les plus importants de l’Afrique de l’Est. Le parc, à lui seul, couvre une superficie de 3710 km ² entre le mont Kilimandjaro et les montagnes Pare.

Mkomazi, c’est l’histoire hélas classique d’une rapide destruction dans les années 70-80, puis d’une lente restauration depuis les années 90. Dans les années 70, le sur-pâturage, le braconnage et le désintérêt du gouvernement tanzanien pour cette réserve font disparaître une grande partie de la faune dont la quasi totalité des lions, éléphants, rhinocéros, et lycaons. En 1988, les autorités tanzaniennes (TANAPA) décident finalement d’expulser les éleveurs et les 80.000 bovins, mais trop tard, le parc est presque vide de faune. La Tanzanie décide alors de faire appel à la fondation George Adamson (le père de la conservation au Kenya) et à son assistant Tony Fritzjohn pour réhabiliter le parc. Ses deux hommes mériterons un focus de ma part un jours…

Le travail de Tony et de la fondation George Adamson, comme 10 ans plus tôt dans le parc de Kora au Kenya est une réussite. L’ensemble de la faune de cette zone aride se développe à nouveau et plus de 500 éléphants sont de retour durant la saison des pluies à Mkomazi. Mais pour les rhinocéros, qui étaient encore 250 dans le parc en 1968, le problème est beaucoup plus complexe, il n’en reste plus un seul.

Au coté des autorités Tanzaniennes (TANAPA), Tony Fritzjohn, et la fondation George Adamson décident de créer deux sanctuaires au cœur du parc pour démarrer des programmes de reproductions l’un pour les lycaons et l’autres pour les rhinocéros. Ian Craig de la réserve de Lewa et le célèbre vétérinaire Pete Morkel conseillent et aident à la création de ce premier sanctuaire à rhinocéros de Tanzanie, sur le modele de Lewa ou Ol Pejeta au Kenya. Ainsi 50km² de Mkomazi sont clôturés, surveillé par des gardes armés et accueillent depuis 1997 des rhinoceros Diceros bicornis michaeli du monde entier pour réhabilitation et reproduction.

Aujourd’hui malgré la difficulté de faire se reproduire des rhinocéros ayant été en captivité le parc connait régulièrement des naissances. La Tanzanie ne communique jamais sur la population de rhinocéros du pays. Une certitude, elle est très faible, sans doute moins de 130 individus, principalement dans le parc du Ngorongoro et dans le parc Selous. Quant à Mkomazi, avec la naissance de Mobo, l’on peut penser que sa population se situe entre 22 et 25 individus.

Le parc est accessible en 4 heures de 4X4 depuis Arusha. La faune y est riche avec 47 espèces de mammifères mais bien moins visible que dans le Serengeti. Un seul campement de 6 tentes existe à l’intérieur du parc : Babu’s camp ici Pour visiter le sanctuaire des rhinocéros comme celui des lycaons, c’est uniquement sur demande.

Voila c’était l’histoire d’une rhino anglaise qui par la volonté d’un milliardaire, d’un prince et d’une star de cinéma s’est reproduite avec un rhino tchèque, en Tanzanie, et sous les bons auspices du père de la conservation George Adamson. MOBO aura coûté plusieurs millions d’euros.

En 1970 encore 65000 rhinocéros noirs parcouraient la savane Africaine…

Pour aidez voila la plupart des ONGs ayant œuvré pour la naissance de MOBO.

  • Fondation George Adamson : ICI
  • Fondation WildlifeNow de Tony Fritzjohn : ICI
  • Save the Rhino Trust : ICI
  • The Aspinall fondation : ICI
  • Fondation Dicaprio : ICI
  • Fondation du Duc et de la Duchesse de Cambridge : ICI
  • Le site officiel des parcs Tanzanien : ICI
  • TUSK Trust : ICI
  • Suzuki Rhino Club : ICI

Sources multiples dont : The Sunday times ici  photo par WWF

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