Quatre espèces distinctes de girafes

12/09/16

Jusqu’au 20ème siècle, les chasseurs, les biologistes et les explorateurs occidentaux se sont passionnés pour le classement des espèces. La découverte d’une « nouvelle espèce » et s’était la gloire assurée pour son découvreur qui la nommait, y apposant parfois son nom ou celui de son souverain en épithète.

Le classement se faisait uniquement par l’observation de l’animal. Sa classification en « espèce » ou « sous-espèce » était bien souvent fausse, confuse ou erronée. De plus, les variations normales du pelage au seing d’une même espèce ont bien souvent créé des distinctions qui n’existaient pas dans la réalité.  Ainsi la classification des zèbres connaît encore aujourd’hui une taxinomie discutée et instable.

Depuis la découverte de l’ADN, la classification des espèces a enfin commencé à se clarifier. Sauf pour la girafe…

Jusqu’à maintenant l’on pensait que toutes les girafes appartenaient à la même espèce, elle même divisée en neuf sous-espèces. Mais une étude publiée dans la revue Current Biology vendredi 9 septembre 2016 indique qu’il existe en réalité quatre espèces distinctes.

Alex Janke et Julian Fennessy, deux chercheurs allemands ont fait cette découverte alors qu’ils étudiaient l’ADN prélevé dans la peau de 190 girafes provenant de tout le continent africain. Ils ont découvert des différences importantes entre elles, aussi grandes que celles qui séparent l’ours polaire de l’ours brun. Les girafes ne peuvent donc plus être uniquement classées en sous-espèces comme c’était le cas jusqu’à présent.

Les différentes espèces selon cette étude :

  • la girafe du Nord (Giraffa camelopardalis) qui comprend quatre sous-espèces, la girafe de Nubie (G. c. camelopardis) au Soudan et en Éthiopie environ 650 individus, la girafe de l’Ouest (G. c. peralta) au Niger environ 450 individus et la girafe du Kordofan (G. c. antiquorum) environ 2000 individus principalement au Cameroun et au Tchad ;et la Girafe de Rothschild (G. c. rothschildi) 650 individus au Kenya et en Ouganda
  • la girafe du Sud (Giraffa giraffa) avec deux sous espèces, la girafe de l’Angola (G. g. angolensis) au Botswana et Namibie comprenant environ 13.000 individus et la girafe d’Afrique du Sud (G. g. giraffa) avec 31.500 individu ;
  • la girafe Masaï (Giraffa tippelskirchi) au Kenya et en Tanzanie avec 32000 individus;
  • la girafe réticulée (Girafa reticulata) au Kenya et en Éthiopie et Somalie avec 8700 individus.

Les espèces auraient divergé il y a un ou deux millions d’années. Deux membres de différentes sous-espèces peuvent se reproduire sans problème, alors qu’un accouplement entre deux espèces différentes risque de ne pas fonctionner ou de créer un animal hybride, souvent stérile.

Cette découverte pourrait avoir des conséquences directes sur la protection à long-terme des espèces. Car les populations de girafes décroissent sur presque tout le contient. En vingt ans, le nombre d’individus a chuté de 140.000 à moins de 80.000, principalement en raison du braconnage et de la perte de son habitat. Si cette étude est acceptée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), au moins 3 de ces espèces pourraient être considérées comme « menacées ».

Sources et plus d’infos ici Multi-locus Analyses Reveal Four Giraffe Species Instead of One

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