Là où le train passe, rien ne repousse

18/10/16

Au XIXème siècles, la construction de la ligne entre Mombasa et le lac Victoria par la Compagnie britannique impériale d’Afrique de l’Est entra dans l’histoire suite aux attaques de deux lions mangeurs d’hommes dans région de Tsavo ou passait la ligne. Les lions firent plus de 140 victimes. Finalement ils furent tués par Lord Patterson en 1899, le chantier reprit, le train avait gagné.

Cette célèbre histoire, Lord Patterson l’a raconté dans le livre  « The man-eaters of Tsavo and other East African adventures » qui fut adapté en film à plusieurs reprises dont en 1996 dans  L’Ombre et la Proie avec Val Kilmer et Michael Douglas. (c’est un bon film).

L’histoire de la difficile cohabitation entre le ferroviaire et la faune sauvage au Kenya se poursuit en ce moment. Depuis 2013 un projet pharaonique de ligne ferroviaire entre Mombasa (via Nairobi) et plusieurs capitales de l’est de l’Afrique a été lancé (a terme la ligne rejoindra le Rwanda, l’Ouganda et le Soudan).

C’est le plus important projet d’infrastructure lancé par le Kenya depuis 1963. Problème, au niveau de la ville de Nairobi, la ligne doit traverser de part en part le célèbre parc National de Nairobi.

Le parc national de Nairobi (120km²) est unique par sa proximité immédiate avec la capitale Kényane. Problème, cette même ville connait un développement exponentiel ses dernières années. Pour faire face à ce développement, l’état Kenyan a tendance a rogner le parc, plutôt que d’acquérir d’autres terrains au prix fort. Ainsi le parc a déjà été empiété pour la création de routes, d’un pipeline, d’une ligne à très haute tension, et d’une cimenterie… pire, l’augmentation de la population a peu à peu encerclé le parc, empêchant les animaux de profiter du « couloir Sud », la seule partie du parc non clôturé, qui permettait autrefois aux animaux de rejoindre Amboseli ou Masai Mara. Dans les années 80, près de 30.000 gnous migraient encore chaque année dans le parc de Nairobi. Aujourd’hui, cela est fini, le parc ressemble de plus en plus à une prison.

Le projet en cours de réalisation au parc de Nairobi est une ligne de train aérienne (elle est perché a 18m de haut) qui traversera le parc sur 6km. Les écologistes sont furieux, l’organisation gouvernementale de protection de la faune (KWS) est discrète, quant au gouvernement Kényan, il indique simplement qu’un contournement serait trop cher.

Selon la Société kényane des chemins de fer, la construction du pont doit débuter en janvier, durer quelque 18 mois et aura lieu en trois temps pour éviter de complètement couper le parc en deux lors des travaux; en outre, les piliers seront peints de manière à se fondre dans la savane, la pollution sonore sera réduite à l’aide de déflecteurs et les animaux continueront à circuler sous le pont.

Mais ces explications n’ont pas convaincu les opposants au projet, qui assurent qu’aucune étude d’impact environnemental n’a été réalisée selon les termes de la loi et ont saisi le Tribunal national pour l’environnement. Dans l’attente d’une décision sur le fond, ce dernier a ordonné que tous les travaux soient suspendus. Wait and see…

Le parc de Nairobi est petit mais il est pourtant riche d’une faune variée. l’on y trouve notamment une belle population de rhinocéros noirs. elle  attire quelque 150 000 visiteurs par an.

 

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