15/12/16
Rien ne ressemble plus a un zèbre qu’un autre zèbre. Sauf dans le parc national d’Etosha en Namibie, ou la photographe allemande Martina Meyer à obtenue le mois dernier quelques clichés d’un zèbre original, presque tout noir. Quelques photos de Martina ICI.
Le parc est connu depuis déjà longtemps pour ses quelques zèbres noirs. Ils seraient moins d’une dizaine à avoir un pelage comme celui observé par Martina. La raison de ce look : un dérèglement génétique rare appelé le pseudo-mélanisme.
Seuls les Zèbres de Burchell (zèbre des plaines) semblent être atteints par ce type de dérèglement, aucun cas n’ayant été documenté parmi les zèbres de Hartmann (zèbre des montagnes), ni parmi les zèbres de Grevy. Pour information, le zèbre de Burchell « normal » possède de vingt-cinq à trente raies sur chacun de ses flancs, le zèbre de Grévy en compte environ quatre-vingt et le zèbre des montagnes quarante-trois.
Une petite étude sur les zèbres noirs d’Etosha avait été effectuée en 2013 par Peter Spatling, un allemand lui aussi. L’étude avait conclu que ses zèbres atypiques, n’ont aucun comportement particulier, n’ont pas de difficulté à survivre et qu’ils étaient acceptés par leurs congénères. bref, se sont des zèbres comme les autres.
Il reste pourtant deux questions fondamentales sur nos équidés zèbrés : sont-ils blancs rayés de noir ou noirs rayés de blanc ? et pourquoi le zèbre est t’il rayé ?
A la première question la science a répondu de façon clair et définitive : le zèbre est noir avec des rayures blanches. En effet, le foetus du zèbre est complètement noir et ce n’est qu’après plusieurs semaines de gestation que les rayures apparaissent par inhibition de la production de mélanine.
Reste donc à savoir pourquoi le zèbre a des rayures? Les hypothèses sont multiples et fascinent les scientifiques depuis plus d’un siècle. Pourquoi donc cet équidé a t’il développé cette caractéristique au fil de son évolution ?. Cette question interpellait déjà Alfred Russel Wallace et Charles Darwin.
Graeme D. Ruxton identifia plusieurs théories sérieuses sur le sujet :
- les rayures font un excellent camouflage stroboscopique pour cet animal vivant en groupe
- les rayures servent de camouflage efficace dans la savane selon Rudyard Kipling
- les rayures font un camouflage efficace dans l’obscurité
- les rayures facilitent la dissipation de chaleur
- les rayures permettent aux individus se reconnaître les uns des autres
- les rayures perturbent les mouches tsé-tsé et les taons.
En 2014 une étude (ICI) menée par Tim Caro conclua que les rayures protégeraient les zèbres des attaques des mouches tsé-tsé. Cette étude confirmait ainsi une théorie datant de plus de 80 ans. (Harris, 1930).
Mais en 2015 une autre étude menée cette fois par Brenda Larison et parue dans la revue The Royal Society Publishing s’opposa à celle de Tim Caro en montrant que les rayures serviraient non pas de protection contre les insectes mais de mécanisme de refroidissement.
Le débat n’est toujours pas clos. L’on n’a donc pas fini de parler du zèbre et de son pelage si distinctif. Car même si les rayures peuvent servir à limiter la pression des insectes piqueurs ou à réduire la température, ses explications ne sont probablement pas suffisantes pour expliquer à elles seules l’origine de ce pelage.
En effet, on observe de nombreuses populations de zèbres dans des milieux où il n’y a ni mouche tsé-tsé ni taons…. et inversement, d’autres espèces ont perdu leurs rayures alors qu’ils ont évolué dans des milieux infestés d’insectes …et de nombreuses espèces d’équidés ou d’antilopes n’ont développé aucune rayure alors que les températures sont accablantes dans leurs habitats…
Si cela se trouve, le pelage du zèbre est juste une évolution purement esthétique pour le bon plaisir des photographes animaliers.
Actualités de la Faune Sauvage Africaine (AFSA) 
Merci Budpumba pour ces articles merveilleux qui nous font découvrir la faune africaine. Du courage à vous.
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