Infanticide au Kilimandjaro

20/01/17

Le babouin est un animal dangereux, les mâles sont particulièrement agressifs. L’une des rares fois ou j’ai eu peur en Afrique fut lorsqu’un babouin mâle s’était retrouvé sur le balcon de mon lodge et m’avait volé mon caleçon de bains. Courageux, je lui avais fait face en lui demandant de me rendre mes affaires. Mais, au lieu de fuir avec son butin, il se retourna, gonfla sa fourrure et se mit à glapir en me montrant ses immenses canines. Se fut suffisant pour que je m’enferme dans ma chambre le laissant partir avec mon caleçon.

Une étude publiée dans la revue « Proceedings of the Royal Society B«  par le « Amboseli Baboon Research Project » vient de prouver que leur agressivité envers leurs congénères allait bien plus loin que le vol de maillot de bain.

Les chercheurs ont observé une population de babouins jaunes (Papio cynocephalus) dans le magnifique parc national d’Amboseli, au sud du Kenya. L’étude des babouins par l’Amboseli Baboon Research Project a débuté en 1971, c’est la plus longue étude d’un primate sauvage au monde. Depuis son lancement, l’étude a permis de mieux comprendre les rapports complexes qu’entretiennent les babouins entre eux.

Les résultats publiés le 18 janvier 2017 indiquent que dans certaines circonstances particulières, les mâles babouins n’ayant pas eu la chance de se reproduire, tuent les nourrissons engendrés par d’autres mâles et attaque les femelles enceintes provoquant des fausses couches. Ce comportement réduit le temps d’attente pour se reproduire avec ces femelles qui, autrement, ne seraient pas devenus sexuellement disponibles avant un délai d’au moins 1 an.

Les chercheurs ont constaté que les mâles étaient responsables d’environ 2% de la mortalité infantile et de près de 6% des fausses couches. Ce taux peut tripler si le nombre de femelles disponibles dans le groupe est faible. Ses attaques visent spécifiquement les nourrissons et les femelles enceintes; Les enfants de plus d’un an ne sont pas concernés. Les assaillants sont le plus souvent les jeunes mâles nouvellement arrivés dans le groupe.

La durée maximale du leaderchip d’un mâle dominant est de moins d’un an. Un durée bien trop courte pour que chacun attendent leur tour sagement.

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