la réintroduction des rhinocéros a débuté au Rwanda

Mise a jour le 08/06/17 : African Parks par la voix de son patron Peter Farnhead à eu la lourde tâche d’annoncer le décès de Krisztián Gyöngyi, tué mercredi par un rhinocéros noir nouvellement réintroduit dans le parc. Krisztián Gyöngyi était un spécialiste Hongrois des rhinocéros. Il avait joué un rôle important dans la réintroduction des rhinos à Akagera et à la protection des rhinocéros des parcs de Majeté et Liwonde au Malawi. Toutes mes condoléances.

02/05/2017

Voila 7 ans que l’annonce de ce projet avait été faite par l’organisation African Parks (AP). A l’origine cela pouvait sembler fou voir impossible, mais depuis aujourd’hui c’est chose faite : Le parc national de l’Akagera au Rwanda est de nouveau un parc « Big Five » avec le retour des rhinocéros noirs de l’Est (D. b. Michaeli).

Les dix premiers rhinocéros sont arrivés ce jour, en provenance de la ferme d’élevage de Thaba Tholo en Afrique du Sud (province du Limpopo). En tout la population fondatrice comprendra une vingtaine de bêtes. Dans les années 1970, le parc de l’Akagera était encore peuplé d’une cinquantaine de rhinocéros noirs mais, en raison du braconnage, l’espèce avait totalement disparu du pays depuis 2007.

Les responsables du parc ont mis en place une série de mesures financées par la Fondation Howard Buffett, fils du milliardaire américain Warren Buffett, pour assurer la sécurité et le bien-être des rhinocéros. Ces mesures incluent le déploiement d’un hélicoptère et d’une équipe de suivi et de protection des rhinocéros, ainsi qu’une unité canine anti-braconnage.

En juillet 2015, African Parks avait déjà réintroduit 7 lions dans le parc de l’ Akagera, 15 ans après leur disparition.(j’en avais parlé ICI). Les prédateurs avaient été décimés quelques années après le génocide de 1994, lors du retour de réfugiés rwandais qui avaient occupé une partie du parc faute de sites de réinstallation et avaient exterminé les lions pour protéger leur bétail. Des naissances ont eu lieu, ils sont à présent 17 lions a errer dans le parc.

Ainsi, deux des cinq « Big Five » (éléphant, rhinocéros, lion, léopard, buffle) ont été réintroduit grâce au travail et aux finances de l’organisation African Parks. Un exploit rare, voir unique en cette période sombre d’explosion du braconnage sur le continent africain.

A présent, et en moins de 10 ans, African parks et le Rwanda Development Board (RDB) auront réussi a réhabiliter le parc et a en faire une destination touristique reconnue en Afrique. Le parc comprend aujourd’hui plus de 12.000 grands mammifères et a accueilli 36.000 touristes en 2016 . D’autres projets en faveur du développement du parc sont en cours (réintroduction des lycaons et construction d’un lodge supplémentaire), j’aurai donc l’occasion de vous reparler de ce magnifique espace sauvage.

l’info en plus : des rhinocéros noirs de l’Est en provenance d’Afrique du Sud ?

les rhinocéros noirs de l’est ( D. b. Michaeli) sont en provenance d’une ferme d’élevage d’Afrique du Sud, alors que la sous espèce indigène en Afrique du Sud est le rhinocéros noir du Centre-Sud (D. b. Minor). bizarre…

La raison est simple : En 1961 le braconnage est si dramatique que la Tanzanie, incapable de protéger ses rhinocéros, a envoyé une poignée d’individus en Afrique du Sud où ils ont été installés en sécurité dans le parc d’Addo Elephant. Plus tard, lors de la réhabilitation du parc d’Addo et l’introduction des rhinocéros indigènes du pays (D. b. Minor), les rhinocéros de l’Est ( D. b. Michaeli) furent transférés à la ferme de Thaba Tholo. Se sont donc les descendants de ses rhinocéros qui reviennent aujourd’hui dans leur aire de répartition originelle. Des 8 rhinocéros de l’Est en provenance de Tanzanie, l’Afrique du Sud a réussi en 30 ans a obtenir près de 80 individus sains, évitant les croisements entre les deux sous-espèces.

SOURCES :