27/09/2017
Cet été, Le comité de l’UNESCO réuni à Cracovie (Pologne) a retiré deux parcs Africains de la liste du patrimoine mondial en péril : le parc national de la Comoé en Côte d’Ivoire et le parc national du Simien en Ethiopie. Il faut saluer les actions menées par les deux états, elles ont permis de sauver de la destruction deux espaces sauvages uniques sur le continent.
Malgré ses deux retraits, l’Afrique reste largement le contient ayant le plus de biens inscrits sur cette sombre liste.
- Le parc national de la Comoé (Côte d’Ivoire) :
Le Parc national de la Comoé se situe au Nord-Est de la Côte d’Ivoire à environ 100 kilomètres de Bondoukou. Il est l’une des zones protégées les plus vastes de l’Afrique de l’Ouest avec une surface avoisinant les 11 500 km². Le parc se caractérise par la très grande diversité de sa végétation. La rivière Comoé qui coule dans le parc explique que l’on y trouve des biotopes que l’on ne rencontre normalement que beaucoup plus au sud comme des savanes arbustives et des îlots de forêt dense humide.

Le parc abrite environ 620 espèces végétales, 135 espèces de mammifères dont quelques éléphants, un petit nombre de rares lions de l’Ouest et une grande variété d’antilopes (hippotrague, bubale, ourebi, cobe de buffon, céphalophes….), 35 espèces d’amphibiens dont le rare crocodile nain et 500 espèces d’oiseaux dont quelques espèces rares, comme l’Outarde de Denham, le Calao à casque jaune et le Calao à joues brunes.
Le parc a été créé en 1953 sous le nom de « réserve de Bouna« . Renommé parc national de la Comoé, il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1983. Le site a été ajouté à la Liste du patrimoine en péril en 2003 en raison du fort braconnage, du surpâturage et de l’absence de mécanisme de gestion efficace. Le parc avait perdu 80% de sa population animale (99% des éléphants…)
Pour motiver sa décision de retiré le parc des biens en péril, le Comité du patrimoine mondial a salué les efforts déployés par la Côte d’Ivoire pour lutter contre le braconnage des animaux sauvages. Des espèces emblématiques du Parc national de la Comoé que l’on pensait disparues, comme l’éléphant et le chimpanzé, se régénèrent doucement. Les biotopes connaissent par ailleurs un très bon niveau de conservation. De fait, les objectifs fixés par l’UNESCO en matière de conservation de la faune ont été atteints, voire dépassés.
Malgré sa beauté et les importants progrès dans le domaine de la conservation, le parc, loin d’Abidjan et de Yamoussoukro n’est pas une destination touristique de premier plan. Le parc n’a plus d’infrastructure hôtelière depuis plusieurs années, et la faune est encore aujourd’hui peu nombreuse. Il faudra encore beaucoup de temps et d’argent pour que la Comoé retrouve sa splendeur d’antan.
- Le parc national du Simien :
Le parc national du Simien a été créé en 1969. Il est l’un des premiers inscrits sur la Liste du patrimoine mondial (1978). Le parc est célèbre pour la beauté de ses paysages qui se compose de relief escarpé atteignant 4500 m, d’étroites vallées et de plateaux surplombant des gorges plongeant à 1 500 m.

Le Parc d’une surface de 430km² est d’une importance exceptionnelle pour la conservation des espèces. Il est un point névralgique de la biodiversité afro-montagnarde orientale. La région des falaises du parc est le principal habitat de l’espèce rare et menacée du Walia ibex (Capra walie), ou bouquetin d’Abyssinie qui est endémique des montagnes du Simien.
Parmi les autres espèces rares ou endémiques des montagnes éthiopiennes l’on peut citer le loup d’Éthiopie (Canis simensis), considéré comme l’espèce de canidé la plus rare au monde, le babouin gelada (Theropithecus gelada), le babouin Hamadryas, l’antilope oréotrague (Oreotragus oreotragus) et le chacal doré (canis aureus). Le parc est aussi une importante réserve d’oiseaux endémiques des plateaux éthiopiens et l’habitat d’une importante population du rare gypaète barbu (gypaetus barbatus).
Le site a été ajouté en 1996 à la Liste du patrimoine en péril suite à la diminution des populations de bouquetins d’Abyssinie, de loups d’Ethiopie, et de singes gélada. Les raisons de cette forte baisse des populations animales sont la construction d’une importante route traversant le parc, le surpâturage, et l’empiétement agricole.
Pour motiver sa décision de retiré le parc des biens en péril, le Comité du patrimoine mondial a salué les engagements pris par l’Ethiopie destinés à réduire les nuisances de la route principale et le travail de réduction des zones de pâturages dans le parc. Le comité s’est également félicité de la stabilité des populations animales emblématiques.
Même si le parc est retiré de la liste du patrimoine en péril, il connait encore aujourd’hui bien des problèmes. Il doit néanmoins être sur la Wish List de tous les amoureux de l’Afrique tant sa beauté est à couper le souffle. L’on trouve sur place quelques camps et lodges agréables pour lancer des trecks à la découverte des chutes, de la faune et des sommets du parc, en particulier le magnifique Limalimo Lodge.
- Et tous les autres …. encore en péril :
De nombreux parcs sont encore sur la liste du patrimoine en péril, j’ai déjà parlé de quelqu’un d’entre eux, entre autres, le parc national de Kahuzi-Biega, la réserve à Okapi, le parc national de la Virunga, le parc national de Salonga,et celui de la Garamba. Tous les cinq situés en République Démocratique du Congo; La situation ne risque pas de changer pour ceux là en raison de l’instabilité politique que connait le pays.
La magnifique réserve de Selous est sur la liste depuis 2014, une honte pour la Tanzanie… Quant à la réserve de biosphère du Niokolo-Koba au Sénégal, elle est sur la liste depuis déjà 10 ans… Pitoyable.
En tout, 22 biens, naturels ou culturels, sont en péril sur le continent Africains.
SOURCE : UNESCO